Partager Posté(e) 14 août 2021 Nanuq Sur ce vaste océan aux vagues de cristal Ce grand radeau d’albâtre errant sur l’onde noire Règne un fantôme blême, esprit pur et brutal Silhouette de glace ou peut-être d’ivoire Parfois un souffle rauque emplit l’espace vide Au centre d’un trou d’eau, surgit un fin museau Un instant hésitant, un phoque se décide Sur la glace se hisse un corps au long fuseau Quand le lion de mer gagné par le sommeil S’endort sans méfiance, une imprudence rare Alors on croirait voir sous le faible soleil Un bronze sur un socle en marbre de Carrare Venant de nulle part, d’un saut plein de maîtrise Une masse s’abat sur le corps étendu Le phoque est impuissant, son échine se brise Nanuq, le presqu’humain, a réclamé son dû Quand le blizzard se lève, en rafales cinglantes Le grand spectre repu s’éloigne d’un pas lent Du drame on ne voit plus que ces traces sanglantes Qu’effacent les flocons au grand royaume blanc Kanth Nanuq est le nom que les Inuits donnent au grand ours blanc. Ils l’appellent aussi le « presqu’homme ». ________________ Illustration originale de l'auteur 9 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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