Partager Posté(e) 17 juillet 2021 (modifié) Verte palette Symphonie japonaise du printemps Lorsqu’au petit matin, le masque de la nuit Ecarté par l’aurore humblement se retire, Mais que l’astre du jour ne peut encore luire Une blanche lumière ici-bas s’introduit. De très secrets recoins s'évaporent les leurres, Comme sur une glace où la buée se fond, Lentement, peu à peu, les contours se refont S’estompe la blancheur, s’effacent les pâleurs. Lors, une fumerole à l’esprit débonnaire Dessine une clé d’ut avec beaucoup d’entrain, Confondant un vieux chêne à l’antique lutrin Qui porte vaillamment un bel antiphonaire. La portée vierge encor toute timide attend Que les peintres du ciel déroulant leur palette, Sur ce pan de forêt tirent à l’arbalète, Des flèches de couleur au soleil éclatant. Et retentit déjà la toute prime note, Un grand pin biscornu ancestral limonaire De son long pédalier ancré sur une pierre Claudiquant improvise une lente gavotte Mais juste avant que l’orgue ajuste ses trompettes, De l’orchestre les bois viennent s’y cheviller, Hêtre et châtaignier, bouleau et peuplier Sont flûtes et hautbois, bassons et clarinettes. Balancée par le vent cette verte chorale, De mille et mille verts cadence les solos, Le jade de l’érable au son des picolos, Agates et saphirs en une pastorale. Tandis qu’autour de nous partout jaillit la sève Et que pour notre joie la beauté surabonde Jouerons-nous notre note à la marche du monde Avant que du printemps la symphonie s’achève… Nishinomiya, Printemps 2021 Auteur de la photo : Anezaki Kazuma Modifié 17 juillet 2021 par Tarentaise Ajout du crédit photo 7 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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