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Le Petit Savoyard


Tarentaise

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C'est au 19e siècle que la tradition fait remonter la triste histoire des petits ramoneurs savoyards.

En 1897, le Baron Alexandre Guiraud (1788-1847) de l'Académie française écrivit une belle poésie intitulée « le Petit Savoyard » en l’honneur de ces enfants qui alors partaient pour la France gagner quelque argent afin d’aider leurs trop pauvres parents.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55088896/f1.item

 

Lorsque j’étais enfant, cette poésie nous était contée lors des veillées d’hiver. Bercé par ces souvenirs, j’ai écrit, pour un de ces petits enfants de Savoie, ce nouveau poème…

 

Le Petit Savoyard

 

A la première neige et sous un ciel sans joie,

Il s’éloignait ainsi sur les chemins de France

Avec ses dix printemps le cœur plein d’assurance,

Fredonnant sur la route un vieil air de Savoie.

 

C’était bien autrefois lorsque les longs hivers

Jetaient sur la montagne une chasuble blanche

Et que bêtes et gens dessous cette avalanche

Ne pouvaient faire mieux que se mettre à couvert.

 

Trop nombreuses étaient les bouches à nourrir...

Et sans autre moyen pour gagner quelques liards

Que d’être ramoneur, le petit savoyard

Allait jusqu’à Paris les cheminées servir.

 

Tout au long du voyage il marchait bravement

Ne craignant pas la pluie et évitant les chiens.

Et quand on lui donnait quelques quignons de pain,

Merci ! Dieu avec vous ! Disait-il gentiment.

 

Il arriva le soir ; la Porte d’Italie

Ou la rue Mouffetard lui tinrent lieu d’auberge

Sous un porche couché à l’insu du concierge,

Un bec de gaz au lieu d’étoiles pour la nuit.

 

Le long des grandes rues « Voilà le ramona » !

C’est ainsi qu’il s’annonce aux bourgeois de Paris.

Et bientôt le voici grimpant dans les conduits

S’arrêtant quand sa tête au sommet dépassa.

 

Et ainsi tous les jours de bas en haut ou bien

Encor de haut en bas, du matin jusqu’au soir

De gratter, de racler il ne peut pas sursoir

Veillant aux incendies par ce grand va-et-vient.

 

Un soir au lieu d’aller rejoindre sa paillasse

Attiré par le son de joyeux carillons,

Il arrive à l’église où de grands tourbillons

Au doux parfum d’encens montent vers la rosace.

 

Car c’est Noël ce soir, il l’avait oublié,

Mais autour de la crèche et comme un brin d’espoir

Entre une brebis blanche et un très beau roi noir

L’enfant trouve une place auprès du Nouveau-Né.

 

Vers ses Alpes chéries et leurs monts qu’il adore

Léger comme l’oiseau son petit cœur s’envole,

Tout en haut de l’alpage, une chèvre cabriole

Et bercé par son rêve à la crèche, il s’endort.

 

Il y eut d’autres nuits et beaucoup d’autres jours

Quand la belle saison le vit enfin reprendre

Les chemins de Savoie où il veut tant se rendre

Et revoir la maison berceau de son amour.

 

Bientôt des lieux aimés il reconnaît le ciel,

Lors avec plus d’ardeur à grands pas, il avance.

Vers l’enfant du pays, l’astre du jour se penche

Et l’ayant reconnu joyeusement l’appelle.

 

C’est au crépuscule qu’au détour du sentier,

le filet de fumée devant le ciel rougi

Au travers du carreau la tremblante bougie

Raniment les élans de son corps tout entier.

 

Dans le cœur d’une mère, il n’est jamais trop tard

Celle qui l’attendait a reconnu l’enfant,

Et de la vieille porte elle ouvre le battant

Dans ses bras se blottit le petit Savoyard…

 

Modifié par Tarentaise
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