Partager Posté(e) 5 octobre 2018 Toujours à mes côtés, comme en moi-même, Il y a cet inconnu qui me ressemble tant, Muet comme un soir qui descend, Comme des paupières qui se ferment, Et je crois entendre au fond de lui Sa mélancolie, puis en cherchant son regard Tourné vers d’inaccessibles lumières, Sans jamais l’atteindre vraiment. J’essaie, mais en vain, de prendre sa main Pour taire ses angoisses, ses vastes nuits Dont l’interminable chant morose S’étire inexorablement en une aube fragile. Il semble avoir sur ses épaules Tous les ciels de novembre chargés De nuages noirs, et je lui murmure Mais où sont donc tous ces vents malins, Venant de derrière ces collines étranges Et si lointaines, pour dissiper les brumes jamais lasses. Toujours à mes côtés, comme en moi-même, Il y a cet homme de plus en plus étranger, Vêtu de ses pauvres chimères, Il semble descendre un grand escalier Venant de nulle part, allant nulle part, Son pas est lent, sa respiration à peine audible, Il a la tête baissée et semble se mouvoir En un trop long soupir qui ne cesse pas. Je tente parfois de le prendre dans mes bras Mais il ne s’arrête jamais, non jamais, En moi-même je n’entends qu’un pâle sanglot Venu de ses vagues pensées, Et nous pleurons ensemble Comme pour échapper à nous-même, Pour les mêmes choses, sans jamais les dire, À force de marcher à ses côtés On a fini par s’asseoir, sous une lune triste, Sa tête se posa sur mon épaule Et je le sentis trembler en moi-même, Alors je me suis senti si seul, si seul. 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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