Partager Posté(e) 26 mai 2021 Un poème sans fin comme je sais les écrire finissait son chemin sur un vieux parchemin ma signature rouge sur un cachet de cire avait conclu sans hâte son médiocre destin Je le relisais en m'émerveillant des rimes, les yeux mi-clos dans la lumière diffuse un peu perdue dans le vaste abîme où disparaissent, sans prévenir, les muses. J’allais alors m’accorder quelque repos quand une ombre attira ma curiosité elle semblait se cacher derrière les rideaux, je les ouvris brusquement, un peu agacée. Un chat noir s’élança en miaulant sur mon travail encore tout frais ; il s’en saisit entre ses crocs trop blancs et disparut derrière les haies. Ainsi ce poème fut perdu à jamais je ne me souviens plus très bien de quoi il parlait peut-être d’un chat qu’on venait de castrer Un de ces chats rancuniers au possible capable de bouder des soirs durant et de prendre des chevilles pour cible pour bien montrer son mécontentement. Pourtant, s’il avait lu la fin avant que de sortir ses griffes, il aurait su que je l’aimais bien ce bel escogriffe ! J’ai bien cru le reconnaître le chat de mon grand-père un jeté par la fenêtre pour avoir lacéré un vieil abécédaire. Un fantôme de chat, en quelque sorte, comme un spectre de poème sans doute un de ceux qui ne pousse pas de portes mais tient bien la route. Tous ces poèmes privés d’écoute et ces chats noirs irascibles, ces ombres claires qui se confondent derrière les plumes fatiguées d’un paon qui ne fait plus sa ronde et d’un vieux chat rancunier. Ce poème n’a pas de fin ; lecteurs, me pardonnerez. A l’aube, quand l’est s’allume sous ma plume, tous les haillons de rimes j’aurais voulu recoller comme un drôle de puzzle d’écume … (joailes – mai 2021) 10 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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