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Gros haïkus (2) Sans commencement ni fin, histoire ordinaire


Joailes

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 Un poème sans fin comme je sais les écrire

finissait son chemin sur un vieux parchemin

ma signature rouge sur un cachet de cire

avait conclu sans hâte son médiocre destin

 

Je le relisais en m'émerveillant des rimes,

les yeux mi-clos dans la lumière diffuse

un peu perdue dans le vaste abîme

où disparaissent, sans prévenir, les muses.

 

J’allais alors m’accorder quelque repos

quand une ombre attira ma curiosité

elle semblait se cacher derrière les rideaux,

je les ouvris brusquement, un peu agacée.

 

Un chat noir s’élança en miaulant

sur mon travail encore tout frais ;

il s’en saisit entre ses crocs trop blancs

et disparut derrière les haies.

 

Ainsi ce poème fut perdu à jamais

je ne me souviens plus très bien

de quoi il parlait

peut-être d’un chat qu’on venait de castrer

 

Un de ces chats rancuniers au possible

capable de bouder des soirs durant

et de prendre des chevilles pour cible

pour bien montrer son mécontentement.

 

Pourtant, s’il avait lu la fin

avant que de sortir ses griffes,

il aurait su que je l’aimais bien

ce bel escogriffe !

 

J’ai bien cru le reconnaître

le chat de mon grand-père

un  jeté par la fenêtre

pour avoir lacéré un vieil abécédaire.

 

Un fantôme de chat, en quelque sorte,

comme un spectre de poème sans doute

un de ceux qui ne pousse pas de portes

mais tient bien la route.

 

Tous ces poèmes privés d’écoute

et ces chats noirs irascibles,

ces ombres claires qui se confondent

derrière les plumes fatiguées

d’un paon qui ne fait plus sa ronde

et d’un vieux chat rancunier.

 

Ce poème n’a pas de fin ;  lecteurs, me pardonnerez.

A l’aube, quand l’est s’allume sous ma plume,

tous les haillons de rimes j’aurais voulu recoller

comme un drôle de puzzle d’écume …

 

(joailes – mai 2021)

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