Partager Posté(e) 21 mai 2021 XIII Des cils lus Sion Et la Sardaigne appelle un fils gorge nouée… Sous les cils du levant, crêpes noirs et bouquets Vont graver des prénoms disparus à jamais Sur les pavés du cœur et sur les soirs tombés. Tes yeux ont la couleur du malheur qui incise, Deuil et austérité, prie-Dieu aux larmes grises, Entre tes rideaux noirs, le pêcheur du matin, S’en va, brise discrète, exiler son chagrin. Yeux aux soupirs flottants ramenés sur les côtes Tels des flacons restés dans les filets apôtres ; Les messages d’amour sans espoir d’être lus Ont fini sur les baies, déchiquetés, perdus… Amours désenchantés, pâture pour les hordes, Se dandinant la nuit tout au bout d’une corde, C’est l’attente incertaine, interminable et dure, Du marin qu’on saura entre mer et suture, Depuis août par les flots, amour ! reviendra-t-il ? Marin qui deviendra un bon père en avril… Ton regard à tiroirs garde soigneusement Les manuscrits trempés dans le moka des ans, Et quelques fleurs séchées, herbier des baisers miel Dormant page noircie dans un coin d’un missel. Le brun chuchotement tatoue tes yeux rêveurs, La jolie bourse aux larmes enlève un cil pleureur. Sous les cils du levant, par tes yeux révulsés, Le bandeau blanc me dit qu’un ciel reste à trouver… Par moment si lointains ou lustrant l’oiseau triste, L’œil juché sur la croix pour déclouer le Christ, On dirait que tes yeux ont nommé des civières Pour toujours s’en aller dorloter les rivières… FIN 13 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Messages recommandés