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Sous les cils du levant (III)


Frédéric Cogno

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IV/Les îles Sanguinaires

 

 

 

Je poursuis ma route en laissant derrière moi

 

Des gloussements de sang sur le lit des flots froids.

 

Le ciel s’est éclairci et m’entrouvre son dôme

 

Comme un guerrier lassé retirerait son heaume.

 

Le jour mate de peau visite une paillote,

 

La nuit dit au matin : C’est à toi Dom Quichotte !

 

 

 

V/L’île Rousse (Texte déjà posté, mais pour ceux qui veulent le découvrir...)

 

 

 

Me voilà ranimé par les brises Pisanes,

La mer prend la couleur d'une brune tisane,

Les bords vont m'accepter, une île de rousseur

Où l'été teinturier coule un miel toute fleur,

Un miel si noir, si fort, qu'il concentre et revêt

Les cendres de Byzance en une cuillerée.

Mon rêve toupine dans un vin résineux,

Tourne, danse, chante, près des monts épineux,

Syrah des talibans, pègre Ligurienne,

Ô fille révulsée sous les embruns géhennes,

Perle excommuniée au front d'une déesse,

Sorcière à peine née d'un reniement d'herpès,

La Corse m'apparaît infante et sans abri,

Sous les cils du Levant en mouillant un maquis.

En mon âme infusée, je me sèche aux argiles,

L'agora des vieux bronzes a calciné cette île,

Du henné mélangé aux ombres d'un sépulcre,

Du marron clair-de-lune aux dorures des sucres,

L'attirail fait penser à un grain de beauté

Niché sur l'entre-sein de Méditerranée.

 

VI/Vestiges

 

 

 

Je remonte un ruisseau par les buissons ardents,

 

Pataugeant de frayeurs près des sables mouvants.

 

Ici, l’homme est venu, j’en perçois tous les signes,

 

La murette au lichen me sépare des vignes

 

Qui sont là, esseulées, lambeaux aux pieds gris, tristes,

 

La forêt momifie ceux qui barrent sa piste.

 

Des ceps ébouriffés descendent un ravin,

 

Leurs doigts crochus sont noirs, les ramilles de pin

 

Tapissent les allées d’un silence brunâtre.

 

Le druide fossoie. L’hiver qui mord et châtre

 

A figé ces nains noirs, gnomes vêtus de haires

 

Changeant les vendanges en spectres sortis de terre…

 

Tiens, voilà un chemin supportant les charrettes.

 

Dois-je trouver suspect que la voie soit proprette ?

 

Des sangliers chenus ont leur nom dans l’impasse,

 

Des siècles ont passé sans qu’il y eût de chasse.

 

Comment fait cet endroit, pourtant désert, sauvage,

 

A deux pas des récifs et du bas moyen-âge,

 

Pour m’accueillir ainsi sur des galets bien sages

 

Le teint tout rafraîchi par les écobuages… ?

 

 

 

A suivre...

Modifié par Frédéric Cogno
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