Partager Posté(e) 9 avril 2021 Prélude Je sais des soirs rôdant dans la baie des cannelles, Du haut de mon beffroi si je ne vois plus qu’elle, J’aime plonger mes yeux du bord de ma fenêtre, Immoler l’horizon, sentir qu’il n’est que reître, L’entendre en un gong sourd avachir le grand large, Atteler les éclairs qui vont ciller leur charge. La mer refait ses fards après quelques naufrages Et tes yeux m’attendent pour un très long voyage… Sous les cils du levant, noir kaléidoscope, Je rase au fil du temps d’antiques horoscopes, Nageant droit vers le sud, la mer toujours plus sombre, De sa rade cuivrée vers le Livre des Nombres, M’ouvre ses armoiries de voies longtemps rêvées. Jamais, ici, le vent est venu se damner. Cet endroit est d’un calme à rimer des flots glauques, Un isoloir des nuits sous l’astre - pendeloque… Brillance d’un miroir léchée par les nuages, Sauvageons stimuli éloignés des rivages, D’étranges foulards noirs caressent mes chevilles… Sont-ce les cheveux fous entre bulles et billes D’une sirène outrée par les gouffres onyx ? Ou d’insignes algues dans la fosse des rixes Imprégnées des malheurs et des macabres pêches Filtrant par les courants l’encre noire des seiches ?... Les ombres font le guet, sentinelles à cran, Ô diaphragmes craints des nuits sans peau d’argent ! Passeurs de monstres noirs, ils foudroient la surface Comme si des périls s’exhumaient à ma face. Harcelé de remous, j’entre, pétrifié, Dans la gueule immonde d’un fantôme égoutté. Je traverse indemne pour ne plus rien y voir, Y-aurait-il un lieu encor plus noir que noir ? Sous les cils du levant, la nuit sans aucun doute Vient retrouver sa sœur dans cette étrange soute. La lune s’éclipse comme un éclair de deuil, Livrant un autre cap qui va tourner de l’œil…. A suivre... 10 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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