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Voie d’eau


O Salto

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Voie d’eau

 

Lui, lent, voûté

pensée vague

et sable nu

l’aurais-tu reconnu !

tend une branche fleurie

 

" Écrire … les mots n’existent que sur la rétine

entre nous n’est que lumière où le silence percole

écrire la lumière ! mourir … noir ou blanc

dos d’argent sur le lit défait des rivières "

 

En plein

chaloupe et accable

Vent qui l’amarre aux oiseaux

et le tabasse

par dessus par dessous

les montagnes

qui ne tiennent plus debout

songes

qui le soulèvent

entre vagues

redondantes

tintamarre du rafiot

 

" Détache-moi, mon chagrin est un chameau

aussi vaste que ce monde "

 

Vent sourit

insinue bourrade

" Where you there,

Judas, mon frère ! "

plaque pique torsade

les accords de sa corde ragués

par les incantations

casse les jambes de bois de feu

agenouillées devant le thé

fouille farfouille coton file

furie doigts de ronces arides

griffe déchire profane

mêle les insanités

du côté de face persifle

" Tu vois, tu t’es perdu !

le livre le délivre

le rattrape boucle

à galop de cuir

verse l’huile sur les braises

et le sel sirène sur sa bouche

souffle broie

l’odeur du goudron de cade

des onctions

 

Mer emballée

d’un même paquet

jette ses draps par le bord

écume

bras démesurés gesticulés

Mer démontée folle à lier

démariée pauvre mère !

Pauvre pêcheur !

 

Contempteur aux multiples entrées

le ciel toise les éphèbes cirrus

 

" Garde ton calice de la jeune fille

le vent et la mer sont à l’heure "

 

Mer ouvre ses cuisses géantes

sur l’anima criée des profondeurs

Vent harangue

Vent hurle

vent venin du désert boit

le vin de pleine mer

à pleins poumons

sur l’aire de battage

rythment les malheurs des uns

le transit in fine

des dents de sa fourche épique

à fière volée le déhanche

paille pagaille

et l’éparpille plumes

poussières d’oiseaux bleus

sur l’horizon de papier

Lui, l’adoubé de la Voie lactée

voué à l’éternel printemps

qui court dans la montagne

après ses jeunes années

 

Deux nomades au bord du vide

tirent aux dés la dernière cartouche

 

Mer s’est retirée

Lui laissera sa peau

Vent maugrée encore

maître des rivages

frappe sans raison

un débris d’étrave

et laisse tomber sa rage …

 

J’ai vu, j’étais là, je marchais

ramassais une branche fleurie

et le coup retentit

 

On n’a rien retrouvé qu’une photo voilée

d’enfant tenant la main d’un arbre

pour apprendre à danser

Curieux, non ! Mais fallait-il pour autant

l’abandonner ?

 

 

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