Partager Posté(e) 30 septembre 2018 Terres de sang et de larmes, de soldats infestées. Assourdissants youyous jusque dans la vallée. Pleurs de femmes outragées dans de pauvres villages Perchés sur des pitons accrochés aux nuages. Officiers de vingt ans dans la hâte formés, De gallons dérisoires tirant autorité. Dos au murs écroulés, alignés, des vieillards Comme bêtes entravées, menées à l'abattoir. Dans un ciel d'azur, comme pour des vacances Des oiseaux de malheur mènent leur triste danse. Ces corps calcinés, touchés par le napalm, Peut-être, à certains, vaudront-ils une palme. Rustres en bandes, armés de droit et de courage Aux vergers, dévastés, ne laissant que feuillage. Les treillis déformés et gonflés comme une outre, Elle vient de pacifier, l'armée reprend sa route. Nous étions quelques-uns, peu nombreux je le crains, Assistant impuissants, avec désolation A ce déferlement de haine et de passions De garçons de vingt ans livrés à leurs instincts. Elle n'avait pas douze ans, sa robe bariolée Voilait un corps d'enfant de misères imprégné. Pour m'offrir une orange, elle est venue vers moi Et le ciel soudain retrouva son éclat. Depuis ce triste jour de larmes et de fange, Lorsque, pour mes erreurs mon ciel se désenchante, Comme un bouquet de fleurs, une main innocente Surgit dans mon brouillard pour m'offrir une orange. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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