Partager Posté(e) 22 mars 2021 (modifié) Quand elles défilaient ces caravanes, En longs convois de fourmis à l’horizon, Qui ne songeait à les rejoindre Pour s’exiler dans les sables où tournoient les siècles Sur les cadavres des illusions perdues Et fuir ainsi ces boléros de fêtes pourrissantes? Avançant au rythme des dunes, Drapés dans ces étoffes chatoyantes, Poudroyantes de lumière, Touareg errant sans Dieu ou Imajeghen* impavide, Nous serions ces seigneurs du désert, Nos talismans nous protégeraient Des sortilèges des Djinns Nés dans les puits asséchés de la rage Ou des étreintes de la lune et du soleil Quand les ténèbres bleues S’abattent férocement sur les vagues minérales. Avant que le silence sournois ne s'insinue Entre les tambours résonnants Des nuits aux cris d'épouvante, L’harmattan** brûlerait les paupières Des nuages assoiffés, Le khamsin** soulèverait des légions De masques tourbillonnants Dans des hurlements de poussière. Des nuées de scarabées assombriraient les étoiles Durant ces heures glaciales Où veillent les rugueux palmiers. Comme d’impassibles pharaons, Des cobras nous défieraient Le long des regs désolés. Et ainsi, nous progresserions Sur les pistes de l’illimité Avec la seule certitude Qui tourne comme une noria A l'ombre de nos pensées: Le désert avancera avec nous. * Homme libre en Berbère ** Vents du désert Modifié 22 mars 2021 par Banniange 10 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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