Partager Posté(e) 17 mars 2021 L'enfance est un jardin où des voix s'attardent au bois des balançoires envahies de mérule ceinturant de vétustes et rustres mansardes qui osent s'embraser aux radieux crépuscules de longs roseaux aux doigts jaunes ne cessent de croître dans ce jardin où les piaillements aigus des béjaunes résonnent dans le creux des matins et soudain le soir où tout bascule et s'écarquillent des yeux ésotériques derrière les miroirs fini le temps des sandales et des légères espadrilles où l'on croyait planer de désir du savoir les coquelicots encrés au creux des poignets n'ont pas de parfum qui ramène là-bas le temps passe je n'y avais pas pensé si j'avais su j'aurais cueilli les gardénias pourtant, au jardin de l'enfance chantent toujours les oiseaux bleus sur la route si courte des vacances la brume a des remords quand il pleut sur le chemin des folles avoines il reste des traces de pas des vols verts et d'or des cétoines quel âge ai-je ? Je ne sais pas … L'enfance est un jardin d'évidence une toile d'araignée elle tisse des souvenirs translucides sur des bacs à sable sous la fontaine les vélos du jeudi genoux écorchés souffle le vent et sanguinolent les automnes aux bras des érables alors on se souvient, soudain, de notes envolées, éphémères de longues randonnées dans les collines, d'une mélodie couleur de miel et pourtant douce amère, et des clairs de lune doux comme des clémentines et l'enfance explose dans le jardin ah, toutes ces roses en brodequins ! (Joailes – mars 2021) 10 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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