Administrateur Partager Posté(e) 12 mars 2021 Les derniers charmes de la grande putain se sont enfuis. Sous l'édredon de bitume, elle cuve ses tristes bacchanales. Tandis que des rats aveugles grignotent les aubes dévastées, L'alluvion des âges s'écoule dans les caniveaux éreintés Dans la poussière des avenues, il reste encore dessiné Cette très légère trace de l'estive azurée des citadins. Tandis que des pigeons estropiés picorent les certitudes, Un silence oxydé s'étend sur les artères goudronneuses. Au rythme du ressac vain et stérile des lendemains avortés, Des amours frelatés se négocient au fin fond des ruelles. Tandis que des clochards édentés gobent la cécité du vide, Les façades des immeubles se taisent pour mieux les engloutir. Dans les entrailles émétiques de cette vieille catin épuisée, Toute une flore souterraine suffoque, lapant les rares clartés. Tandis que les ombres s'effacent sous le joug des lampadaires, Un verre se lève en mémoire de celle qui fut la Ville Lumière. 16 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Messages recommandés