Administrateur Partager Posté(e) 29 septembre 2018 Périphérique… Une heure avancée de la nuit. Un ciel délavé s’écoule sur le goudron amorphe. Engins métallisés qui défilent… Flot discontinu. Les artères oxydées de la modernité bruissent. Anémie de nos trajets vers un nulle part éteint. Fillette éjectée par la portière d’une voiture Son petit corps désarticulé roule sur le bas fossé Ses yeux fixent la lumière blafarde d’un lampadaire. Les mains dans les poches, je la regarde agoniser. Sur son dernier souffle, j’appose un tendre baiser. Le son cyclique de la circulation comme requiem. J’écrase mon mégot encore fumant sous le talon. À droite du périphérique, une voie ferrée s’étend. Dans une étreinte amoureuse, elle embrasse le sol. Les rails rouillés se perdent dans les herbes folles. Le convoi de ferraille apparaît, hurlant ses étincelles. Dans ses entrailles, l’animalerie des singes costumés. Englués dans leurs songes adipeux, ils attendent. D’allumer ...… la télévision ... ...…… et copuler avec les images ...… le micro onde ... ...…… et irradier le temps inanimé ...… l’ordinateur ... ...…… et défragmenter les heures perdues Périphérique… Une heure avancée de la nuit. Dans mon cortex cérébral, encéphalogramme plat. Anémie de mes illusions qui gisent dans le fossé. Mon sang est figé dans mes veines, rouge visqueux. Je vomis des idées noires sur le bitume de ma route. La matrice de ma vie chante mon requiem. Englué dans mes songes adipeux, j’attends. 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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