Partager Posté(e) 7 mars 2021 Le Passager I Un homme est venu Traînant la longue chaîne Un homme est venu Portant la lourde peine Un homme est passé À travers le vallon Un homme est passé A longé les maisons Et nous avons vu l’homme Pas lourd et dos ployé Et nous avons vu l’homme Passer dans la cité Avons regardé l’homme Que sa charge courbait Avons regardé l’homme Qui sous la chaîne peinait Et l’homme de ses yeux lourds A porté son regard au niveau des fenêtres du bourg Et l’homme aux yeux si lourds Vit trembler les rideaux des fenêtres du bourg A chaque pas de l’homme Courbé dessous sa charge A chaque pas de l’homme S’alourdissait sa charge Et plus l’homme avançait Tirant, traînant la chaîne Et plus l’homme avançait Plus grandissait la chaîne L’homme aux muscles saillants Demi nu L’homme aux muscles saillants Lentement disparut Et nous sentions nos cœurs Peu à peu s’alléger Et nous sentions nos peurs Avec lui s’éloigner. Seule, cliqueta longtemps La longue, longue chaîne Sous la Lune montant Au-dessus de la plaine. Nous nous sentions légers Dans nos âmes et nos cœurs Nous nous sentions légers Nous croyions au bonheur En passant par chez-nous L’homme avait emporté Nos haines, nos courroux Et nos iniquités. II Ainsi nous l’avions vu Chez nous il est passé Ainsi nous l’avions vu Le Proscrit, le Damné Ses épaules chargées De nos crimes immondes Ses épaules chargées Des désordres du Monde En tirant après lui Nos peines, nos chagrins En tirant après lui La boue souillant nos mains Et la ville délivrée Renaissait à l’éveil Et la ville délivrée Se sentait au soleil III Nous l’avons vu passer Mornes, indifférents Nous l’avons vu passer Sans l’aider un instant Alors l’homme s’arrêta S’asseyant sur les monts Alors l’homme s’arrêta Et toisant le vallon Il étendit la main Sur la cité ingrate Il étendit la main Pour que l’orage éclate Et de sa voix roulante Écrasant les maisons Et de sa voix roulante Lança sa damnation Soulevant son fardeau Le jeta sur la ville Soulevant son fardeau Il en noya la ville Ramenant un à un les maillons de la chaîne Les lova en muraille autour de la cité Ramenant un à un les maillons de la chaîne Les souda en muraille autour de la cité Sous le ciel obscurci Nos veines se glacèrent Sous le ciel obscurci Nos yeux se dessillèrent IV Nous errions dans les rues Dans la crainte et l’éveil Nous errions dans les rues En absence de sommeil Au-dessus nos têtes Les nuées grondantes Au-dessus de nos têtes Une nuit oppressante Et la haute muraille Où nous brûlions nos mains Et la haute muraille Nous garda en son sein. 9 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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