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Un ruisseau forestier (III)


Frédéric Cogno

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Troisième partie: le printemps.

 

 L'hiver blanc racorni par son propre mutisme,

Veut finir dans un trou de glaise et de fumier.

C'est là, que depuis peu, il se trempait les pieds,

Comme un vieux sanglier pris d'affreux rhumatismes,

Le corps fait d'un bois dur griffé à tous les vents,

Qu'un sabotier, un jour, fera renaître à temps.

 

L'eau grandit et sourit, plaisante sur les bords,

S'amuse avec les mousses et les mottes lugeuses,

Puis danse et virevolte en rasant, la moqueuse,

Sur la pente à soldats creusée par les remords,

Les barbes des grognards en proie aux perditions,

Se traînant dans la boue assoiffée de pardon.

 

Quel toupet ! Quel gaillard bondissant sans raison !

La cantine aux chevreuils exhale un goût amer.

Le merle précepteur regarde un peu sévère,

Les tumultes soûlots, la chasse aux papillons ;

Le ruisseau prend sa joie de rires en rigoles

Avec les brusqueries des enfants à l'école.

 

Ainsi croît le printemps, les chaudrons se remplissent,

Les jacqueries des flots traversent le sous-bois.

Puis viennent patauger les chevaux blancs du roi ;

La cour, en habit vert, en deux colonnes lisses,

S'écarte noblement au passage d'écume

Tombant les éventails et les chapeaux à plumes.

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