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Éternité fugace


Invité Léonard

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Mais elle a tant de suffisance,
De sureté de jugement,
Elle a trouvé son Graal et cause :
Son modèle est le seul qui vaille !

 

Elle est ravie de sa trouvaille,
C’est l’oriflamme de sa cause
Elle s’y fie aveuglement
Comme à une unique espérance.

 

Face à elle je sens la faille,
Trop de mots et de certitudes,
À mon goût trop de portes closes,
C’est rébellion de pacotille.

 

Car elle obéit, jeune fille,
À un siècle qui prend des poses
Et s’enivre des finitudes,
Où le numérique démaille.

 

Verroterie de nos offices,
Impostures où tout s’imbrique,
Et tant de visages moroses
D’énergies vaines, dispersées.

 

Destins de panières percées,
De dupes en leurs pots aux roses,
L’illusion comme rhétorique
Au comble de nos artifices.

 

Lutter, certes, mais sans œillère
L’homme est à lui-même un déni
Les idéaux portent des songes,
Méfions-nous donc des chefferies.

 

Il est tant de supercheries
Pour déguiser tant de mensonges ;
Et tant de marchands d’infini
Qui n’inventent que la lumière.

 

Marchons dans le questionnement
L’ombre du doute pour faction,
L’idéal pour simple boussole
Mais dénués d’obéissance.

 

Que nul n’impose le silence,
Libre pensée, libre parole
Et nul maître dans sa fiction
Nulle déesse et nul serment.

 

Je veux adhérer, simplement,
Mais je ne veux marcher au pas,
Ni obérer mon jugement
Et rejeter ce qui déçoit.

 

De l’imbécile quant-à soi,
Voile des sots, leur gréement,
Pointe ultime de leur compas
Montrer l’absurde tournoiement.

 

Et puis sans esprit de conquête
Appareiller dans l’onde claire,
Dans le remous chercher ma voie,
Dans les remugles le parfum.

 

Car vivre est en soi une fin,
En l’apogée qui nous dévoie
Seul devant le seuil lapidaire
Où l’on inscrit sa propre quête.

 

Car il n’est d’autre vérité
Devants nos ombres imparfaites,
Nul éclat qui ne soit précaire,
Nul espoir qui ne soit un leurre.

 

De chaque instant cultiver l’heure,
De chaque pas l’amble solaire,
En l’horizon de mille faîtes,

Fugace, faire éternité.

 

avril 2015

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