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Dar el Kef


Zanoni

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Te souviens-tu mon âme de cette ronde tour.

Ce cadeau de la vie à nos jeunes amours.

Au temps où nous vivions dans le nid protégé,

De la haute maison qui regardait Alger.

 

Lorsque le jour partait, la Méditerranée

Accueillait le soleil qui venait s'y noyer

Illuminant par l'or de son ultime éclat

La blanche Pêcherie, l'antique Ketchaoua.

 

Derrière l'Amirauté qui la tenait cachée,

La ronde et blonde lune lentement s'élevait.

Depuis notre salon un spectacle s'offrait :

Alger, de mille feux sous nos pieds s'embrasait.

 

Des montagnes Kabyles, où il se reposait

Le soleil triomphant au matin renaissait

Pour, toute une journée faire sa cour à Alger,

Et le soir mourir en Méditerranée.

 

Dès les premiers rayons du jour qui revenait,

Dans le bois de Boulogne, les arbres caressés

Par un souffle de vent composaient un ballet

Que le chant des oiseaux venait accompagner.

 

Passé le pont d'hydra, où je te déposais

Mes yeux se délectaient du blanc palais d'été.

Une large avenue ensuite me menait

Par le plateau Saulière à la rue Michelet.

 

Le soir, dans notre tour, où je te retrouvais,

Sous un ciel de juillet de rêves parsemé

Nous gouttions au balcon les douces nuits d'été

Pour, encore une fois, nous enivrer d'Alger.

 

Te souviens-tu, mon âme de cette haute tour ?

Maintenant que ton temps du miens s'est éloigné,

La nuit dans ta lumière, j'aime à voyager

Vers l'ancien paradis, certain de t'y trouver.

 

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