Partager Posté(e) 14 février 2021 Le râle du vent rudoie la quiétude de la nuit. Ses amples tourbillons rauques et rustres haranguent le rivage soumis. Posé dans une anfractuosité de roche, oreilles offertes, opercule à peine entrouvert, un bernard-l’ermite bravache se désire brisant, falaise, roc funeste. Cependant l’océan l’étrille, le fustige, le fouette, si bien qu’il s’érode, grain après grain, pensée après pensée, mot après mot, dans les rouleaux rugueux des remontrances ultimes. Dans le lointain, au-delà du sémaphore, une cloche bourdonne l’heure de l’irrémédiable départ. Perché à proximité d’une anémone nommée Désir, le pagure parjure s’exécute. Sans attendre, il s’enhardit, s’ensable, s’ébranle et s’achemine dans la tourmente, progresse, ne se hâte pas, appliqué à s’extraire des vrombissements qui torturent l’ouïe. Parvenu à son souhait de silence comme à satiété de progression, sans se retourner, il se glisse lentement derrière l’horizon, disparaît, pour aller allègrement se faufiler entre les draps soyeux de l’oubli. 10 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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