Partager Posté(e) 26 septembre 2018 C'était une jeune plume facétieuse Qui grattait ses mots sur des papiers dorés elle empruntait ma main, l'audacieuse Sans que je ne lui ai rien demandé. Devant son miroir doré aux breloques -porte-bonheurs récoltés çà et là- Elle s'adonnait aux soliloques Le tube en l'air, sous les mimosas. Quand son cœur était en loques Elle saignait des mots sans importance Assez bizarres et même loufoques Tant sa douleur était intense. Elle riait, parfois, avec désinvolture, Me chuchotait des réflexions insolites des vocables de couleur, parfois des injures ou des mots explosifs comme de la dynamite C'était une plume désillusionnée Qui avait connu des sergents, des majors, Qu'avait beaucoup pleuré De son coquin de sort Pauvre plume ! Lasse de ses soliloques, Elle se noya dans un encrier. Lorsque je trouvai sa défroque trop tard ! Tous ses écrits étaient détrempés. Elle m'a écrit un mot, ce soir d'infortune "et que faisait Pierrot, ce grand benêt C'était pourtant au clair de la lune Mais il n'y avait plus que des claviers." Je lui ai fait un bel enterrement avec des fleurs Son coussin rouge, son odeur de sous-bois Ses breloques, son miroir et ses porte-bonheur Et elle est retournée au pays des oies. Maintenant, c'est moi qui soliloque c'est vrai que Pierrot n'est pas toujours là le soir, après la voisine, à ma porte, il toque mais ma plume est morte, voilà. 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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