Partager Posté(e) 28 janvier 2021 Un mot, surgi de confins mystérieux, dans l'âtre où parle une flamme, se pose, léger, sur une feuille de lierre entraînant avec lui des îles bleues des îles blondes aux cheveux verts des plages chaudes et torturées par les vents du voyage où languissent les images toutes mélangées d'une femme qui n'a jamais parlé elle s'en souvient, elle ne sait plus ma présence, d'autres mots arrivent en silence pour raconter ses danses dans les forêts si denses qui ravivent des absences sous les chênes immenses où jamais on ne disait rien des mots tant refoulés des clés au bout de la langue elle a tout gardé ses rêves avortés sept fois tournés dans sa bouche, elle s'en souvient, elle ne sait plus mon absence Tandis que mère tricote en surveillant son bœuf carottes dans le chaudron de cuivre pour nourrir ceux qui sont partis, l'enfantement se poursuit sans bruit, presque sans douleur, libre et sans contrainte j'écris avec le corbeau qui parle mais ne dit pas qui il est les cages s'ouvrent et libèrent des mots de plumes noires et rouges la plume va et labyrinthe, entre la mort et le vivre, le vivre et la mort. Voici le matin de la naissance un petit poème fragile et délicat, nu comme un ver, sans importance, pousse un cri dans le silence en salissant les draps de rouge grenat je me souviens, je sais qu'elle a pleuré et quand la bûche n'est plus que braises et que se sont tues les voix, j'hésite à signer : ce poème n'est pas de moi les flammes me l'ont dicté sur les briques rouges où tes yeux s'enfumaient (joailes – janvier 2021) 9 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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