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Crié sur le papier


Bollinger

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Je ne veux plus que se déroule la machine à souffrir

et veux voir fracassée la machine à mourir.

L’écheveau de nos plaies doit pourrir sous la pluie

accordant à nos yeux un moment de répit.

Que ce rouet bien huilé égare une à une

ses pièces à carder le malheur.

Les derniers restent les derniers.

 

Je n’attends pas un au-delà meilleur.

Si mon enfant se meurt

je signe avec le Diable

et encore je signe pour prolonger sa vie.

Si ma femme me quitte dans un lit de raideurs

je veux être Pasteur et guérir ses douleurs

( Pasteur, celui-là même qui disait :

« Dieu s’arrête à la porte de mon laboratoire »).

 

Toutes ces épreuves ne me laissent que sel, larmes et tourments.

Je ne suis pas de ceux qui trouvent un réconfort

dans l’idée que sans doute

une justice immanente doit avoir ses raisons

et qu’au-dessus de nous un vieux marionnettiste

nous tire avec ses fils comme de vieux chiffons.

Je ne suis pas d’accord pour tendre l’autre joue.

 

La place qui m’est due à la droite du Père

et plus que méritée si plus je désespère –

est une concession que je veux laisser vide.

Je me refuse même à la céder à d’autres.

 

J’outrepasse Ta loi

je Te laisse une éternité

pour trouver le quidam

qui serait ravi d’y souffrir en silence.

 

Je n’accepterai pas qu’il tende l’autre joue.

 

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