Partager Posté(e) 14 octobre 2020 Le vent s'est levé brusquement et a fait tourner les ailes du moulin, du moulin à paroles ; les mots se sont envolés comme des feuilles, on se serait cru en automne ; on est partis à pied, en silence, sur les chemins torturés, de gros sacs sur le dos, lourds comme des mots Il s'est mis à pleuvoir doucement, puis de plus en plus fort, on se serait cru en hiver, on voyait monter la colère tout autour du moulin, du moulin à paroles ; les mots entremêlés n'avaient plus de sens, ils étaient déformés, on a trouvé des poèmes déchiquetés sur les ailes du moulin et puis l'encre s'est diluée comme pour oublier et puis il a neigé et, de petit flocon en petit flocon, tout a été enseveli et ce fut le silence au printemps, peut-être, quand tout va renaître, on verra des encriers pleins, des feuilles vierges où viendront éclore, sous des plumes nouvelles, de nouvelles paroles et des poèmes bleus, au loin, les ailes du moulin tourneront doucement et les narcisses refleuriront. (J.E. Octobre 2020) 2 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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