Partager Posté(e) 20 juillet 2018 J’ai terminé, dans le petit matin, céans, Le poème entamé hier ou avant-hier. Il attendait, tranquille en cet humble cahier Où je consigne, en moi, l’humeur des océans. Je viens au petit jour, ermite en ces rebords, Pareil à ces marins qui frottent aux navires Percluse, leur échine et leurs vagues sourires, En pensée cabotant à l’estran des remords. Et je maille ma rime à ces anciens charrois, Au bassin de radoub calfatant mon étrave Des antiques chagrins, dont je reste l’épave, Je tresse, en versifiant, d’étranges désarrois. Mais je ne vais jamais remâchant ma misère, Ecumes d’autres sortes sont mes vers brisés, J’en fais un reliquaire aux contours irisés Une châsse précieuse en ma vaine lisière. Voyez, en mes greniers hantés de rossignols, Mes rogatons de livres jamais commencés, Bribes et brimborions que je n’ai romancés, Mais qui dorment, rimés, aux boisseaux lourds et fols. Mes royaumes désuets en sont tout encombrés, Reliefs abandonnés de mes vieilles ripailles, Fouillis, capharnaüm en mes champs de rimailles, Mais nul mortel, ici, aux décombres sombrés. Ce ne sont que des mots ajoutés au réel, Il en est de ma vie comme un rêve cuisant, Barde sans épopée en ma soute puisant, Je suis de ces nuées dissipées sous le ciel. Et je bats mon briquet où je bats mes breloques Flamme bientôt éteinte où le jour va paraître ; Ma solitude, ici, que j’ai bien su connaître Ravaude, silencieuse, un pauvre cœur en loques. mars 2015 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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