Partager Posté(e) 26 septembre 2020 Memento Mori L’aurige aux bras d’airain maîtrise l’attelage Quatre étalons fougueux qui piaffent sous le frein Sabots impatients claquant sur le dallage De longs passements d’or dans leurs tresses de crin Sur le marbre rosé qui pave l’esplanade Le char avance au pas, rythme plein de noblesse Solennelle lenteur, splendide promenade Au milieu des vivats et des cris d’allégresse Tout au long du parcours, la plèbe s’est massée Pour voir le général et l’acclamer en choeur Trois rois défiant Rome, il les a terrassés La Ville fête ici le retour du vainqueur Défilent en premier dans un ordre immuable Les captifs humiliés aux corps chargés de chaînes Sous les lazzi de ceux, romains impitoyables Qui les couvrent de cris, de hurlements de haine Suivent de lourds chariots, tout repus de butin Profonds cratères d’or datant du roi Midas Tapis de Cappadoce et rouleaux de satin A la fin du convoi, vient le trésor des Daces On voit les sénateurs, selon l’antique règle Espérant récolter quelques miettes de gloire Qui marchent, circonspects, suivis des grandes aigles Précédant les légions qui façonnent l’Histoire Quand passent les licteurs aux faisceaux redoutés Résonnent les buccins et les Roma Victor Comme un hymne montant de la foule envoutée Dans son char d’apparat, voici l’imperator Le visage fardé de cinabre carmin Dans sa toge de pourpre à l’or comme une étole Il salue, grand seigneur, d’un geste de la main On dirait Jupiter sorti du Capitole Soutenant ses lauriers, on voit à ses côtés Un esclave qui doit, rôle sacramentel Lui murmurer ces mots sans cesse répétés Souviens-toi, Ô Glorieux, que tu n’es qu’un mortel Gao T. Kanth ________________ Illustration originale de l'auteur 9 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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