Partager Posté(e) 26 août 2020 La poète habillée a perdu son habit Elle marchait autour de l’étang vêtue d’une robe Qui prenait des allures de biche Elle galopait sans se retourner Et les baies sauvages qu’elle prenait pour des fruits mûrs Se sont attardées sur sa peau aux mains violettes Elle n’avait pas de dessein et pourtant dans un entrefilet Il est écrit qu’elle avait sur le flanc une empreinte Qui ressemblait à celle d’un poème d’Anna Et à chaque fois qu’elle meure, elle renaît Et le frère attristé voudrait se jeter à l’instant choisi Mais la vie ne choisit pas Et lorsqu’elle meure, il vit encore Et lorsqu’elle renaît, il meure aussi Et pourtant, sur les vagues et sous le voile Que les carrés du monde forment en silence L’aube, les bêtes, les arbres, la rivière, les oiseaux Leurs ailes, leurs flots, leurs bras et pattes Portent les lettres voyageuses du matin Avant que le soir ténèbre ne leur ferme les yeux Je ne sais pas toujours Préférant alors les gestes répétés, les regards habituels Ils orientent le corps et détournent mes instants fragiles Jusqu’à ce moment de nudité qui revient Amoureux, brusque et violent Ce léger mouvement sur la gauche n’aura été qu’un mauvais réflexe Mon instinct s’apaise et les arbres grandissants touchent le ciel Je suis la bête qui connaît les passages Et lorsque la comète repassera Les deux visages se toucheront peut-être. 5 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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