Sur la baie d'Ha-Long

[Joailes]

Nos corps bercés sur une jonque si romantique

 Oublieux de nos vies aux heures déjà tardives,

Cherchant à imprimer à jamais l'instant magique,

Nos âmes malgré tout l'une à l'autre attentives.

Sur la baie d'Ha Long ... sur la baie d'Ha Long ...

Nos mains jointes en la même muette prière

Se serraient jusqu'à l'exquise douleur ;

Notre regard fixé sur le même sanctuaire

Insensibles au tumulte de nos cœurs,

Sur la baie d'Ha Long ... sur la baie d'Ha Long ...

Cette beauté unique du défilé des îles calcaires

Et ces statues dressées vers l'infini

Furent notre cadeau d'adieu du pays légendaire,

En interdisant pour toujours l'oubli.

Sur la baie d'Ha Long ... sur la baie d'Ha Long ...

Alors que pour nous était fini le voyage

Et que nos larmes étaient encore à venir,

Avec l'Amour inachevé dans nos bagages

Il nous fallut sans espoir en partir.

De la baie d'Ha Long ... de la baie d'Ha Long ...

Y songes-tu encore parfois depuis ?

Je ne sais ... Mais souvent, sous la voûte céleste

Lorsque devant moi s'allonge la nuit,

Mes yeux se ferment et je revois l'instant funeste.

Sur la baie d'Ha Long ... sur la baie d'Ha Long ...

La légende disait que l'Amour jamais ne se meurt

Et que le dragon descendant sur le fleuve rouge

Emportait  avec lui les immérités bonheurs.

A-t-il lâché le nôtre au fond de l'eau avec sa gouge ?

Sur la baie d'Ha Long ... sur la baie d'Ha Long ...