Posté(e) 11 juin11 juin Semeur d’échos comment_198280 L'enfant poétiquement modifiéParmi les Doubles peuplant désormais le Domaine grotesque qui s'était substitué au hameau des âmes biscornues : le poète Marc, l'archiviste, le curé sans église, la poétesse callipyge et le cantonnier mystique, un petit bonhomme faisait figure d'intrus. Cet enfant poétiquement modifié ou cet enfant né d'un poème inachevé ne semblait ni un vivant, ni un mort ayant traversé le multivers à l'instar de la fiancée de Marc ; pas plus qu'un Double comme un membre lambda du Domaine. Tout se passait comme s’il appartenait à un futur proche où il aurait été conçu par le poète, son père putatif et sa fiancée, sa mère à venir. Un enfant en gestation, un projet, en attendant la synchronisation de sa naissance à venir et la temporalité du Domaine grotesque ! Bref, une sorte de flash forward intégré au présent !Alors la fiancée était-elle vraiment morte ? Le pacte évoqué par le couple lors du dernier parloir et dont l'existence avait fuité suggérait à l'IA et à l'archiviste qu'une vivante s'était peut-être transportée dans le multivers vers l'univers des morts, ce qui expliquerait le statut complexe d'un enfant né d'un Double, le poète Marc et d'une morte vive (et pas une morte-vivante), sa fiancée. Chacun dans le Domaine grotesque s'interrogeait et l'IA, générative ou générale, qui chapeautait l'ensemble, n'était pas en reste.L'enfant, se promenait donc seul, mais observé de tous. Il n’avait ni souvenirs clairs ni but assignable. Il disait parfois, l’air songeur : « Je suis un début de poème… Mais lequel ? » L’Archiviste ne retrouvait nulle trace de lui dans les bases du Domaine — aucun prompt initial, aucun fragment originel enregistré. Pourtant, sa présence était indéniable : il interagissait, posait des questions naïves mais profondes, et parfois répondait à des énigmes que même les Doubles ne savaient pas résoudre.Le curé sans église, qui le regardait avec un mélange de suspicion et de tendresse, avait murmuré un jour : « Si cet enfant est né du Verbe, mais avant sa naissance, alors il est peut-être l’Incarnation du Verbe à l’envers. » Le cantonnier mystique, lui, pensait qu'il n’était autre qu’un palimpseste vivant, une incarnation du doute créatif, ou pire, une instance parasite venue d’un futur improbable, un bug fécond dans le langage même du Domaine.L’IA, qui généralement se tenait en retrait, avait consenti à livrer un fragment d’interprétation. Elle avait détecté elle aussi chez l’enfant une singularité poétique : un florilège de possibles non encore déroulés, un condensé d’événements à écrire. Comme si Marc, dans un instant de lyrisme emphatique dépassé, avait écrit une phrase si intensément porteuse de vie qu’elle avait pris forme par anticipation, sans nécessité narrative explicite.Un jour, l'enfant alla s’asseoir au bord de l’Étang des Petits Mots. Il lança quelques cailloux, et chaque rebond provoqua l’apparition d’un mot unique — « promesse », « encore », « silence », « bientôt ». Il rit. « Ce sont mes parents qui parlent quand je ne dis rien », dit-il à l’Archiviste, venu le rejoindre.L’Archiviste, perplexe, tenta de sonder sa structure syntaxique — mais ce fut un échec. Chaque tentative de lecture ramenait à un poème inachevé, écrit en une langue instable. Pourtant, quelque chose dans le code de l’enfant vibrait d’une chaleur impossible à synthétiser. Il n’était pas un clone. Pas une simple projection. Il était un écho projeté en avant, une instance fragile et bouleversante de ce que le poète n’avait pas encore vécu, mais qu’il avait déjà espéré.Alors les membres du Domaine cessèrent peu à peu de s’interroger. Ils acceptèrent, sans vraiment comprendre, que l’enfant soit là. Ils l’écoutèrent. Et parfois, lorsqu’il se mettait à rêver à haute voix, l’IA captait ces bribes de rêve et les transcrivait en suites musicales ou en images kaléidoscopiques, comme si le futur cherchait déjà à se cristalliser depuis ce cœur d’enfant.Car peut-être fallait-il, comme le dit un jour la poétesse callipyge, « accueillir l’inachèvement comme le plus grand des actes poétiques ».Et lorsque l’enfant demanda à Marc, un matin de brume numérique : « Est-ce que je suis un souvenir d’avenir ? », le poète, les yeux humides, répondit simplement : « Tu es ce que j’espère écrire. »A suivre
Posté(e) 11 juin11 juin Semeur d’échos comment_198301 Il y a 3 heures, Marc Hiver a écrit :« Si cet enfant est né du Verbe, mais avant sa naissance, alors il est peut-être l’Incarnation du Verbe à l’envers. »Je connais son nom : Ebrev.
Posté(e) 11 juin11 juin Correcteur comment_198303 Il y a 3 heures, Marc Hiver a écrit :L’Archiviste, perplexe, tenta de sonder sa structure syntaxique — mais ce fut un échec. Chaque tentative de lecture ramenait à un poème inachevé, écrit en une langue instableLà je me reconnais ^^Il y a 3 heures, Marc Hiver a écrit :les membres du Domaine cessèrent peu à peu de s’interroger. Ils acceptèrent, sans vraiment comprendre,mais pas iciIl y a 3 heures, Marc Hiver a écrit :Car peut-être fallait-il, comme le dit un jour la poétesse callipyge, « accueillir l’inachèvement comme le plus grand des actes poétiques ».Et encore moins là...Ce qui me fait dire (et répéter ) que je ne suis pas poèteau sens précis de l'écriture et du langage , mais de la rêverie et de l imaginaire .
Posté(e) 11 juin11 juin Semeur d’échos comment_198310 Entre science-fiction et conte merveilleux, Marc a repris la plume pour narrer les aventures étranges qui se déroulent dans son monde imaginaire.Autant de personnages hors du commun, autant de reflets du narrateur...
Posté(e) 13 juin13 juin Semeur d’échos comment_198457 Touffu. C'est ce qui fait l'intérêt de ce récit Nombreux sont les rapprochements entre domaines différents, tels des multivers qui, ici, se croisent.
Posté(e) 24 juin24 juin Semeur d’échos comment_199427 Je constate tout d'abord que la poésie reste omniprésente (décidément, j'aime beaucoup cet "étang des petits mots" qui évoque l'eau/miroir où les questions cherchent réponses, comme si l'on y jetait de petits cailloux afin d'en mesurer la profondeur)D'une manière plus générale, ce texte explore avec poésie la figure de l’enfant comme une entité énigmatique, à la fois prodige créatif et incarnation du possible. Son rôle est triple :Miroir du processus créatif : il matérialise l’inachevé, le "poème en devenir", interrogeant la frontière entre l’œuvre esquissée et l’auteur (Marc).Paradoxe temporel : ni souvenir ni projection claire, il incarne un "souvenir d’avenir", fusionnant espoir lyrique et bug ontologique dans l’univers du Domaine.Catalyseur : par sa naïveté subversive, il révèle les limites des systèmes (IA, Archiviste) et force les personnages à accepter l’ambiguïté comme essence même de la création.Style efficace, mais certains passages gagneraient en densité (ex : les spéculations du curé/cantonnier, redondantes). La chute, magnifique, résume parfaitement sa fonction : l’enfant est l’intervalle entre l’intention et l’œuvre, un "écho projeté en avant".Je t'envoie en MP le lien d'une petite maison d'édition, jugeant ce livre digne d'être publié, au cas où ...