Posté(e) 10 mars Tes yeux d'un vert ardent gonflent mes grandes voiles Il est temps maintenant de larguer les amarres Partons si tu le veux, Cythère et ses étoiles Constellent notre rut, en joyeux tintamarres Et les filles de Lesbos déjà t'accompagnent Prodiguent des douceurs animant tes langueurs Te cacherai je lors les envies qui me gagnent Trois éphèbes huilés maintiennent mes ardeurs Notre nef en écrin qui glisse sur les mers Accueille volontiers de grandes bacchanales Le vin, le miel, le thym et les herbes amères Nous font bien tout oser. Chantées dans les annales Nos amours dépravées, scandales parfumés Nous affranchissent tant de la morale intègre Que nos voiles au vent offrent aux affamés Liberté d'aimer, de jouir d'un sexe allègre Nos deux désirs en feu , chauffés à blanc, liquides coulent dans le creuset de ces charmant décors Se forge un unisson qui dépasse les ides les lunes et les sorts, l'entendement, les corps Car nous sommes unis reforgés pour tout dire Nos âmes retrouvées nos sens ardents grisés Nos baisers reconstruits nous font oublier l'ire De nos vies séparées malgré nos cœurs croisés Sur l'île de Cythère un temple d'Aphrodite Célèbre nos tourments et sa vestale attise Nos deux sexes brûlants, la messe sera dite Dans l'agonie du temps d'un ressac qui nous brise Mon épée trouve le fourreau qu'elle désire La paix au parfum chaud de ta grotte qui luit Mes reins meurent au cri que ton ventre soupire La blanche écume drue ensemence la vie... 1
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