Posté(e) 10 mars Quand je m'étais couché après cette journée Sur mon grand lit défait par les années mort-nées J'appréhendais la nuit aux cauchemars propice Hantée de mes remords dans un vain précipice. Vers minuit la comtoise entama le sabbat Et je savais qu'enfin un triste branle-bas Plongerait mon esprit enfermé dans son corps Au sein de la folie lui servant de décor. La forme blanche et pâle irradiait la chambre Et tout autour de moi flottait son reflet d'ambre Comme si l'opaline au succin se mêlait Afin de déchirer le noir qui me hélait. La goule en son haleine aspira mes pensées Et je compris alors qu'elle allait me tancer De l'avoir en enfer abandonnée au sort Dévolu entre-deux, privé de tout ressort. Ses lèvres retroussées sur ma bouche entrouverte Cherchaient en vain la vie sans souci de l'alerte Seyant au pauvre diable isolé dans son cœur Qui se remémorait avoir bu sa liqueur. Et mon cou ne reçut ni baiser ni suçon, Mais ses deux canines plantèrent l'écusson Gravé en jugulaire avec gouttes de sang M'entraînant à jamais sur un autre versant. Je mourus peu de temps après la lune pleine Rejoignant cette femme au-dessus de la plaine Que mon sombre château dominait de son ombre Attendant mon départ pour fumer en décombres. 1
Messages recommandés