Posté(e) 29 janvier L’histoire se déroule dans le TGV Paris-Vintimille. Ligne très fréquentée en cette époque hivernale de l’année, tant pour la douceur de son climat que la floraison des mimosas Cela aurait pu être le train bleu, mais il a cessé de circuler. Ou l’Orient -Express , qui parait- il renaîtra en 2026.. on se demande d’ailleurs dans quel état de reproduction, lorsqu' on sait la frénésie de modernisme de nos architectes contemporains. Mais non, restons simples . Ce n'était que le train quotidien qui menait vers la Riviera française, et transportait très officiellement quelques -unes parmi les plus éminentes personnalités de la littérature policière . Ainsi pouvait- on noter, réunies dans l'élégante voiture-restaurant au style cosy et petites lampes sur les tables, la présence de stars internationales du polar en provenance de tous pays et toute époques . Miss Harple, chapeautée comme il se doit, était assise face à Pétula Higgins Clark , parée de ses inséparables émeraudes. Hercule Carrott, un peu en retrait au fond du wagon, effectuait une cour discrète tout autant que raffinée à une princesse russe, sous l'œil néanmoins attentif de sa fidèle secrétaire Miss Laymonn. Tandis que Sir Coran Doll tentait de convaincre Sherlock Royce de ne jamais se rendre en Suisse , où il pourrait lui arriver malheur.. Tout ce beau monde était secrètement missionné par les services de Wales Yard et Intercrim’ associés , afin de mettre la main sur une aventurière de haut vol se faisant passer pour une romancière renommée. Elle n'était en réalité qu'une pâle faussaire , au style littéraire alambiqué et prétentieux. Elle avait usurpé le nom et , disait-on , copié le physique avantageux de la « vraie », jolie femme au demeurant. Le stratagème lui avait permis, lors de nombreuses séances de dédicaces , de récupérer à son profit les importants dividendes rapportés par les ouvrages de la véritable autrice, temporairement éloignée de l’autre côté de l’Atlantique par une affaire de famille compliquée . Les sommes étaient conséquentes. D'où la mise en place de cette collaboration inédite de célébrités "maîtres du suspense". Il s’agissait donc pour cet aréopage de fines plumes de mettre la main sur la coupable . Laquelle, on l'on en avait été informé , se trouvait à bord du train et devait descendre à Nice pour la biennale du Livre. La tâche s'annonçait délicate . Car on n'avait d'autre renseignement sur l'allure et le physique de la voleuse , qu' une maigre photographie datant de plusieurs années, un prénom : Susan, et un accent anglais possiblement originaire de l'est de Londres, mais sans certitude. Personne ne l’avait jamais vue de près , mais elle portait par devers elle une réputation de femme maniérée et ambitieuse, voire un brin allumeuse et minaudeuse lorsqu’elle voulait parvenir à ses fins : se faire inviter dans les meilleurs salons littéraires pour y commettre ses forfaits . Les discussions et supputations allaient bon train ( cela va de soi ) de même que les suggestions sur la meilleure manière de repérer l'inconnue. On envisageait diverses situations piégeuses, pouvant provoquer la résolution de l'énigme. Il faut toutefois admettre que tous ces brillants cerveaux ne progressaient pas beaucoup, toutes petites cellules grises confondues. C’est à ce moment précis que le séduisant capitaine Hardings entra en scène...en même temps que dans le wagon- restaurant. Accompagné d'une sémillante adjointe fraîchement diplômée de la Gendarmerie Française , en disponibilité exceptionnelle de son poste à St Tropez, pour lui prêter assistance . Il fit une apparition remarquée , les bras chargés d’un ordinateur portable et d'une pile de journaux britanniques . "Ladies and Gentlemen , nous avons du travail ! " déclara t il en s'installant au milieu de l'assistance . Toutes conversations aussitôt éteintes. ——- Suite très prochainement ici, Votre dévouée Agatha.
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