La femme à barbe

[Marc Hiver]

Jamais je n'avais vu si belle femme nue

D'un âge respectable et pourtant que son cul

Tendre et ferme à la fois semblait malgré les ans

Défier la clepsydre aux sables échéants !

 

Elle avait le sein suisse autant qu'il est permis,

Vallonné sans excès afin de faire envie

Et un calibistri sous sa touffe caché,

Ni ticket de métro ni string déculotté !

 

Son délicat visage aux traits si féminins

Affichait un velu à lisser de la main :

Une barbe fleurie parfumée au jasmin

En toute intimité, n'en déplaise aux faquins !

 

Je me ris des machos affirmant haut et fort

Une virilité alors que dans leur for

Intérieur, de noirs désirs — comme ils le pensent —

Au lit de leur moitié gâchent un peu la danse.

 

Je n'ai rien à prouver, mon agenda est plein

De rendez-vous galants et de jeux libertins !

Alors pourquoi la barbe agrémentant un ange

Par sa pilosité exclurait qu'on le mange ?

 

Aussi, oui mes amis, la conversation

Se poursuivit bien tard en toute passion

Et au petit matin, ayant parlé de tout,

Elle entama un chant et se mit sur mon bout.