Partager Posté(e) mercredi à 17:11 Iris, Je n'ai pas vraiment de mots à t'adresser. Enfin, si, de nombreux, mais je ne saurais pas les manier, je crois. Les mots, ça a toujours été ton truc. Ce qui nous lie et nous sépare est de l'ordre de l'ineffable, aujourd'hui. Le temps a passé et nous avons tous deux beaucoup évolué, chacun de notre côté, j'en suis sûr : tu es aujourd'hui une professeure agrégée de littérature épanouie et je me suis soigné et ai arrêté toutes les drogues dures (si ce n'est quelques verres par ci par là). Je vais quand même essayer d'écrire un peu. Je vais tâcher de garder ça bref. Je voudrais vraiment pouvoir te voir, ou entendre ta voix... Même quelques mots écrits me conviendraient, à la rigueur. Je comprends bien que c'est une demande que tu as toutes les raisons de refuser (pour être plus précis, que tu n'as aucune raison d'accepter)... Je ne veux pas te nuire ou te blesser. J'ai largement dépassé les bornes, à de nombreuses reprises, et tu t'es coupée à jamais de moi pour ne plus avoir à supporter tout ça. Je ne compte ni t'importuner ni te harceler. Je ne veux pas non plus te dire que je suis ravi de la tournure que ma vie a prise pour autant, ou que tu t'es bien comportée à mon égard. Je voudrais juste te voir et te parler, sans t'idéaliser dans un sens ou dans l'autre. Tu n'es ni un monstre ni une déesse : tu es juste un être humain. Les êtres humains font des erreurs et réalisent des exploits, ils composent la Sonate au Clair de Lune, mais remplissent les salles de concert de Wejdene. Bref, les êtres humains, c'est complexe, paradoxal et capables du meilleur comme du pire. Les humains, dont tu fais partie, se prêtent très mal à toute tentative d'essentialisation. Du coup, je me garde de ce genre de choses désormais : tu n'ES rien de spécial intrinsèquement. Tu n'ES pas mauvaise, ni bonne. Tout ça ne veut rien dire dans l'absolu, tout est toujours relatif : pour moi, tu es la personne la plus importante de mon existence jusqu'à maintenant et je ne peux rien faire pour te reconquérir (déjà, parce que tu n'es pas un château-fort) ou pour t'oublier. Par contre, je suis capable de choisir ce que je fais aujourd'hui et ferai demain. Et en l’occurrence, je choisis d'essayer d'aller mieux en te contactant. Je t'écris ça de manière très égoïste. Pour une fois je pense à moi, à ma santé, à mon avenir, à ma vie. J'essaie de prendre soin de moi. Accepte un contact, je t'en supplie. Je crois que ce serait une étape très importante pour moi. J'ai essayé beaucoup de choses pour aller mieux, sans véritable succès durable. J'ai beau aller bien quelques heures, parfois quelques jours et même quelques semaines, tu me reviens toujours. « Iris me revient » fait désormais partie intégrante de mon vocabulaire. Ça veut dire que je me remets à penser que je n'ai aucune valeur et à vouloir me suicider, à faire tourner les mêmes phrases en boucle dans ma tête, celles qui m'ont le plus fait de mal pendant notre rupture. Permets-moi de conserver un autre souvenir de toi. Tu m'as dit ne pas vouloir me revoir. J'ai compris. J'ai intégré la chose. Mais j'en ai quand même besoin... J'ai tout essayé pour m'en passer : l'alcool, les médicaments, le shit, la musique, le sexe, les études, le travail même (si si, je te jure), la poésie (ça aussi, je te jure, je t'ai même écrit de très nombreux poèmes fort laids et maladroits, mais je pense que ça me faisait penser à toi. (Petite incise, mais je conserve encore « Une leçon de sève » comme un de mes biens les plus précieux... Je sais pas si tu te rappelles, tu me l'avais offert et avais dessiné dedans des choses tristes et belles.)), l'humour, les énumérations bien trop longues (avec des tas de parenthèses au milieu) et même le sport. Bon, ok, le sport, j'ai pas tenu très longtemps. Ça ne marche pas. Les médecins me disent que je peux rien y faire, que je dois juste t'oublier et arrêter de penser à toi ou à ça, prendre un nouveau départ. Je suis assez d'accord avec eux sur le côté nouveau départ, pas sur le reste. Te voir me permettrait de marquer le coup. De réaliser que nous ne sommes plus ensemble, déjà. De réaliser que le temps a passé. Que nous sommes différents. Peut-être de réaliser que je ne t'aime plus ? Ou alors de me rendre compte que je t'aime comme au premier jour. Je n'en ai aucune idée. Mais au moins, ça me permettrait d'avancer. Avec toute ma tendresse, H. 1 1 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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