Métamorphose

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Métamorphose

 

15h, j'me réveille, avec le son des travaux.

Pas d'shit ni d'oseille, comment vais-je éteindre mon cerveau ?
Bourdonnement d'abeilles dans mon crâne. Ouvrir un œil, c'est fait. Bravo !
Reste qu'à avaler un Doliprane et me r'coucher dans mon caveau.

 

16h30, j'me re-re-lève, envie de pisser et mal au cœur.

J'en oublie mes mauvais rêves, et j'arrive aux chiottes en pleurs.
J'ensevelis mes larmes dans mes cernes et j'm'imagine que je suis une fleur :
Je me rappelle que j'ai pas de sève,
Et je me change en saule pleureur.

 

18h, je prends racine, et mes feuilles déjà rougissent,

« C'est Mozart qu'on assassine » et mon encre qu'est hors-service.
Mes nouvelles teintes me fascinent, du jaune citron à l'écrevisse

De bas en haut je m'examine. Je suis plus un arbre, je suis Narcisse.

 

20h35, je pète la forme, j'ai même l'égo qui pétarade.
Par contre, si je veux que j'm'endorme, faut que je parte en Tonkinade...
Le trajet est pas si énorme... En vrai, ça fait une grosse balade.
La suite en revanche est dans la norme : mon dealer de terf est arabe.

 

22h30 et rentré, mes transactions sont conclues.
Je peux me reconcentrer et redevenir un mec tendu

Aux gestes millimétrés de katana et d'nunchaku :
Je m'apprête à m'éventrer, admirez mon seppuku.

23h, les tripes par terre, les idées noires et l'joint au bec,
Mon orgueil est grabataire et mon âme en hypothèque.
Je me change en verre de bière, car mon cœur est au pain sec.
Mon esprit sombre comme une pierre
Et j'veux plus voir vos tronches de cake.

 

1h du mat' à peine et les ennuis arrivent déjà :

Les reflux gastriques surviennent. J'aurais pas dû me faire ninja...
Je range le sabre, les shurikens et sors la table de Ouija

« Qu'en pense l'écho des voix humaines ? » Ça marche peut-être, on sait jaja.

 

Deux heures et demi, je range mon livre. Plus de séance de spiritisme

Car à trop vouloir les faire revivre, les poètes pêchent par optimisme :

De jolis mots ils s'enivrent et oublient tous leurs exotismes,

Leurs phrases sont couvertes de givre, les miennes de sang et d'érotisme.

7h enfin, il fait grand jour, et je n'ai toujours rien fait...